Si le nouvel homme fort du Togo, Faure Gnassingbé, espérait échapper à la pression internationale, c'est raté. Vendredi soir, le fils du général Eyadéma, décédé le 5 février, annonçait qu'il consentait à organiser une élection présidentielle «dans les délais constitutionnels de soixante jours». Dans le même temps, il expliquait qu'il resterait au pouvoir jusqu'à l'issue du scrutin. Cette décision a provoqué la colère de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui a imposé, hier, des sanctions contre le Togo.
En pointe depuis le début de la crise, la Cedeao a suspendu le Togo de ses rangs et décrété une interdiction de voyager pour ses dirigeants. La Cedeao continue d'exiger la démission de Faure Gnassingbé, désigné par l'armée juste après la mort d'Eyadéma. La fermeté affichée par la Cedeao est soutenue tant à Washington qu'à Bruxelles. «Les Etats-Unis ne considèrent pas comme légitime la désignation de Faure Gnassingbé comme président investi et l'appellent à démissionner immédiatement», affirme le département d'Etat alors que la Commission européenne appelait à un «retour sans délai à l'ordre constitutionnel».
A Paris, où l'on se retranche derrière la Cedeao, le Quai d'Orsay a souhaité un «retour à la pleine légalité constitutionnelle». Mais la France est embarrassée. Après avoir soutenu jusqu'au bout Eyadéma, l'ex-puissance coloniale avait échafaudé sa propre solution : Paris espérait convaincre le clan Eyadéma de sortir de «l'illégalité» grâce à l'organisati