C'est un cas sans précédant dans l'histoire de l'ONU. Alors que le Conseil de sécurité s'apprête à envoyer 10 000 Casques bleus au sud du Soudan, la guerre civile continue de faire rage dans l'ouest, au Darfour. Verra-t-on cette situation surréaliste dans laquelle des troupes internationales restent l'arme au pied tandis que des massacres sont perpétrés à quelques centaines de kilomètres de là ? Il est vrai que surveiller un accord de paix, signé en grande pompe le 9 janvier à Nairobi, est plus facile qu'intervenir dans une région grande comme la France où rebelles, armée gouvernementale et milices politico-ethniques s'affrontent dans un théâtre d'ombres.
Appel au secours. Alarmé par l'intensification de l'offensive gouvernementale depuis la fin de l'année dernière, Kofi Annan a lancé la semaine dernière un véritable appel au secours au Conseil de sécurité. «Ces deux dernières années, nos congénères du Darfour ont vécu ce que l'on pourrait presque qualifier d'enfer sur terre», a déclaré le secrétaire général de l'ONU, en présentant le rapport de la Commission d'enquête sur les droits de l'homme au Darfour, qui dénonçait les crimes contre l'humanité commis principalement par l'armée soudanaise et les milices arabes progouvernementales, les fameux Jenjawids.
Point d'achoppement. La déclaration de Kofi Annan a marqué les esprits mais aucune décision n'est venue prendre le relais. Le Conseil de sécurité ne cesse de tergiverser. Réuni depuis plusieurs jours déjà, il doit voter une