La semaine dernière, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a qualifié le Darfour d'«enfer sur la terre». En deux ans, la guerre qui oppose, à l'ouest du Soudan, des mouvements rebelles au régime de Khartoum a entraîné la mort d'au moins 70 000 personnes, 1,6 million de déplacés et 200 000 réfugiés au Tchad voisin. Et cela continue...
Famine et épidémies. Cet enfer se produit sous les yeux des ONG et organisations internationales, présentes sur place depuis le printemps 2004. Conjuguée à un vaste plan de distribution de vivres par le Programme alimentaire mondial, leur action a permis d'éviter jusqu'ici la famine et les épidémies. Mais leur présence n'a pas enrayé la poursuite de la violence.
Dans le camp de Kalma, près de Nyala (ouest), «on voit arriver tous les jours des familles qui fuient les exactions, témoigne Philippe Brugière, le directeur général de Médecins du monde, à son retour du Darfour. Alors qu'on y dénombrait 50 000 déplacés au printemps, ils sont aujourd'hui 140 000». La moindre épidémie pourrait y faire des ravages au retour de la saison des pluies, en juillet.
Les violences se concentrent au sud et au nord du Darfour, provoquant de vastes déplacements de population. «Il y a quelques jours, un groupe de sept villages près de la localité de Niertiti a été attaqué de manière coordonnée, raconte Pauline Horrill, de Médecins sans frontières, qui s'est rendue sur place. Toutes les maisons ont été brûlées et les stocks de vivres détruits.» Ce regain d