Bruxelles envoyés spéciaux
«Quelque chose a changé dans l'approche américaine de l'Union européenne. Le président Bush a clairement indiqué qu'il voulait un vrai partenariat, donc une vraie concertation. L'avenir me dira si je ne me suis pas trompé.» Sans enthousiasme excessif mais avec le mérite de la clarté, Jacques Chirac a pris acte, hier à Bruxelles, du changement de ton de George W. Bush qui avait réservé son premier voyage, depuis son investiture en janvier, au Vieux Continent. Pour le président américain, l'hommage, même un peu étriqué, de son vieil ennemi de la guerre en Irak est déjà un succès.
Même s'il a présenté hier son voyage de quatre jours en Europe comme «une tournée pour écouter», Bush est venu surtout pour mieux expliquer sa politique à des alliés de plus en plus sceptiques et pour montrer sa bonne volonté à coopérer dans les crises où «la liberté» est en jeu. Ces deux derniers jours à Bruxelles, le président américain a «supporté», stoïque, deux sommets, de l'Otan puis de l'UE. Il a serré des dizaines de mains de chefs d'Etat et de gouvernement, écouté, souriant, de multiples interventions, plaisanté lors de conférences de presse et ressassé sa vision d'un monde où «la tyrannie et le désespoir» sont appelés à reculer au profit de «la paix et de la démocratie», désignant même un «arc de réforme allant du Maroc à Bahreïn, en passant par l'Irak et l'Afghanistan».
Rien au hasard. De leur côté, les Européens se sont livré une bataille homérique pour avoir l'honn