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Libération

Un chiite modéré pour gouverner l'Irak

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Ibrahim al-Jaafari devrait succéder à Iyad Allaoui.
publié le 23 février 2005 à 0h42

Un islamiste chiite modéré, Ibrahim al-Jaafari, devrait remplacer à la tête du gouvernement irakien Iyad Allaoui un autre chiite, laïque celui-là. Chef du parti Dawa Islamiya, il figurait en deuxième position sur la liste chiite sortie victorieuse des élections du 30 janvier. Hier, cette coalition, parrainée par l'ayatollah Ali Sistani, l'a désigné à l'unanimité comme son candidat au poste de Premier ministre.

Solidité. Ce bloc, constitué sur une base essentiellement communautaire, avait remporté 48 % des suffrages exprimés et 140 députés, soit la majorité absolue au Parlement. Malgré son hétéroclisme, il a fait la preuve de sa solidité en se rangeant derrière ce médecin de 58 ans qui, dans l'administration intérimaire, exerçait la fonction honorifique de vice-président.

Les autres prétendants se sont désistés, à commencer par Adel Abdel Mehdi, ministre des Finances sortant et l'un des principaux leaders de l'Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak, l'autre grande formation chiite. Ahmed Chalabi, ex-protégé du Pentagone aujourd'hui en disgrâce, a été le dernier à déclarer forfait, hier, «à la dernière minute».

L'Assemblée constituante doit élire à la majorité des deux tiers le chef de l'Etat et ses deux vice-présidents. C'est à ce «conseil présidentiel» qu'il appartiendra ensuite de désigner le Premier ministre. Un accord devrait être trouvé entre ce bloc chiite et les Kurdes qui contrôlent 77 sièges sur un total de 275. Jalal Talabani, chef de l'Union patriotique