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Libération

A Gouch Katif, les colons font de la résistance passive

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publié le 24 février 2005 à 0h42

Gouch Katif (sud de Gaza)

envoyé spécial

Une immense banderole accueille les visiteurs. Elle clame la promesse du prophète Amos, tirée de la Bible : «Je les replanterai dans leur sol, et ils ne seront plus déracinés de ce sol que je leur ai donné, dit l'Eternel ton Dieu.» Au Comité contre l'évacuation de Gouch Katif, le calme règne malgré la décision du gouvernement israélien, dimanche, d'entériner l'évacuation des colonies de Gaza. Malgré, surtout, le compte à rebours de cinq mois. Au téléphone, une femme explique les raisons de son refus de partir. «On ne bouge pas», le mot d'ordre s'étale partout dans Gouch Katif.

On ne bouge donc pas. «On continue, avec l'aide de Dieu...» jure-t-on dans les bureaux du comité. «C'est comme un obus sans dégâts ni victimes, ce vote», soupire Laurence Bessis, employée au conseil régional de Gouch Katif. «On veut croire au miracle, mais, dans un coin de la tête, il y a quand même le rationnel...» Laurence, venue de France il y a dix-huit ans, pleure «les valeurs perdues, les raisons qui [l]'ont amenée ici, être un peuple indépendant sur sa terre». «En tant que croyante, je suis obligée de croire, mais il faut se préparer au pire.» Le «pire» est presque là. «Pour l'instant, on prend la décision... de prendre une décision», confesse Laurence, qui ne croit pas aux scénarios de violence avancés par les médias pour le jour de l'évacuation, et demande que l'on «comprenne les gens». «Chacun a envie de défendre sa parcelle.» Néanmoins, le jour venu, ell