Lomé envoyée spéciale
Quasiment inconnu avant la mort de son père, le général-président Eyadéma, Faure Gnassingbé apparaît aujourd'hui comme l'homme qui détient les clés de la crise au Togo. Avant de prendre manu militari les rênes du pouvoir, le 5 février, cet homme de 39 ans n'avait jamais fait parler de lui. Le titre de l'article consacré à son investiture dans le quotidien Togopresse est à cet égard éloquent : «Faisons connaissance avec le chef de l'Etat.» Mais son règne pourrait être de courte durée. La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) exige sa démission avant d'abroger les sanctions instaurées contre Lomé. Hier, l'Union européenne a exigé le «retour sans délai à l'ordre constitutionnel et légal» au Togo.
«Missions discrètes». Quand les Togolais évoquent Faure, c'est sans animosité contre sa personne. «Il n'est pas mauvais. Hormis la manière dont il est arrivé au pouvoir, je ne peux pas dire qu'il a démérité», souligne l'un des principaux opposants. Jusqu'à son accession au trône, Faure Gnassingbé était le ministre des Mines, de l'Equipement et des Télécommunications. Il partait souvent en voyage «pour des missions discrètes», explique un proche du pouvoir. Mais il était surtout chargé de gérer les affaires de son père. Autrement dit, les finances du pays. «On n'a rien contre lui, il n'a rien à faire là, c'est tout», estime un responsable de l'opposition.
Technocrate. Si l'on en croit sa biographie officielle, Faure Gnassingbé a fait des études supérieure