A l'issue de sa réélection en avril 2004, Abdelaziz Bouteflika l'avait promis. Soucieux de se montrer sous son meilleur jour face aux Occidentaux... et de ne pas être en reste avec l'éternel rival marocain, il réformerait le très rétrograde code de la famille. Adopté en 1984 sous le régime du parti unique du FLN (Front de libération nationale), ce texte fait des femmes algériennes les seules mineures à vie des trois pays du Maghreb. En Tunisie, les lois adoptées dès les années 50 par Habib Bourguiba ont fait abolir les inégalités entre hommes et femmes, permettant à ces dernières de revendiquer une liberté inconnue dans le monde arabo-musulman. Au Maroc, les réformes imposées en 2003 par le roi Mohammed VI ont fait nettement baisser la pression sur la femme en lui garantissant des droits réels, même si changer les mentalités féodales prendra du temps.
Retard. Les Algériennes étaient en droit de voir ce retard comblé, elles qui ont pris tous les risques pendant la guerre de libération, avant d'être renvoyées à leurs fourneaux. Pourtant, après sept mois de polémiques, leur déception est grande. Alors que la femme ne pouvait jusqu'ici ni se marier ni accomplir certains actes de la vie quotidienne sans l'aval d'un homme de sa famille (père, frère, oncle, cousin), même moins âgé qu'elle, le nouveau code «maintient le tuteur wali pour le mariage de la femme, y compris majeure» !
Les fortes résistances des religieux, des islamistes et du FLN ont empêché cette suppression du wali