«Le kamikaze est arrivé par une ruelle», racontait à l'agence Reuters un rescapé de l'attentat meurtrier qui a frappé hier matin le centre de la ville de Hilla. «Il y avait deux hommes dans la voiture et lorsqu'elle s'est arrêtée, l'un d'eux est descendu, a serré la main et a embrassé l'autre homme.» Quelques instants plus tard, la voiture explosait, provoquant la mort d'au moins 114 personnes. Quelque 130 autres ont été blessées dans cet attentat-suicide, le plus meurtrier depuis la chute de l'ancien régime en avril 2003.
«Nous avons trouvé les mains du kamikaze attachées au volant de la voiture piégée et un exemplaire du Coran brûlé dans l'épave du véhicule», a déclaré à l'AFP Ammar Al-Ani, un sapeur-pompier qui a participé aux opérations de secours. Le directeur de la police scientifique, Thamer Sultan, a indiqué que la voiture utilisée dans l'attaque avait été bourrée de plusieurs dizaines de kilogrammes de TNT et d'obus de mortier, pour «faire le maximum de victimes».
La police a expliqué le lourd bilan par le nombre important de personnes présentes dans ce quartier animé de cette ville à majorité chiite : la plupart des victimes faisaient leurs courses au marché, des fonctionnaires étaient rassemblés pour des visites médicales dans la rue, où des commerçants proposaient leurs produits à même le sol. Le gouverneur de la province de Babylone, dont Hilla est le chef-lieu, Walid Janabi, a déclaré que «cet acte criminel a visé des citoyens qui n'ont aucune relation avec l'ar