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Libération

L'Afrique oubliée après le tsunami asiatique

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Les dons sont en chute. Les ONG songent à la réaffectation des sommes.
publié le 1er mars 2005 à 0h47

Avec deux mois de retard, le tsunami du 26 décembre est en train de toucher l'Afrique. Indirectement, mais de plein fouet. Jusqu'ici, la catastrophe qui a causé, selon un dernier bilan, plus de 300 000 morts en Asie, n'avait affecté que les côtes somaliennes, où une centaine de victimes ont été dénombrées. Aujourd'hui, le Programme alimentaire mondial (PAM) redoute qu'il ne mette en danger la vie de près de 22 millions de personnes qui souffrent de la faim sur ce continent, en raison d'une chute des dons.

Tout en saluant «l'immense élan de générosité» en Asie, le patron de cette agence de l'ONU, James Morris, a récemment observé que «cette prodigalité a tout l'air de s'exercer aux dépens de l'Afrique». Selon le PAM, les dons destinés à ses opérations en Afrique ont chuté de 21 % en janvier par rapport à la même période en 2004. Cette diminution des fonds disponibles a déjà contraint l'agence onusienne à réduire de 30 % le volume de ses rations alimentaires destinées aux réfugiés du Soudan ou aux populations d'Ethiopie.

De fait, la mobilisation internationale en faveur des zones ravagées par la catastrophe du 26 décembre ne s'est pas démentie. Début janvier, l'ONU avait lancé un premier appel de fonds de 7 milliards de dollars. Récemment, elle a annoncé en avoir déjà récolté 6,28 milliards.

Début janvier, Médecins sans frontières (MSF) avait annoncé la suspension de sa collecte de financements après avoir récolté 40 millions d'euros en à peine dix jours. Cette décision, qui avai