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Libération

Terreur islamiste au sud de la Thaïlande

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Les attentats se multiplient dans la région, sous loi martiale depuis plus d'un an, entraînant une féroce répression.
publié le 2 mars 2005 à 0h47

Sud de la Thaïlande envoyé spécial

C'est un peu l'envers du miroir thaïlandais. Dans ces régions méridionales du «Pays du sourire», il ne se passe guère de jours sans un attentat, le meurtre d'un fonctionnaire, l'incendie d'un bâtiment public ou celui d'une pagode. Tous les symboles de l'Etat sont ciblés par de mystérieux insurgés islamistes qui ne revendiquent jamais leurs actes, mais paraissent déterminés à chasser les bouddhistes. Les meurtres en série qui jalonnent le quotidien des habitants de cette région frontalière de la Malaisie sont souvent le fait de tueurs qui agissent à motocyclette. Plus d'une centaine de policiers ont été abattus de cette manière. Depuis son lit d'hôpital à Narathiwat, Nukul Chairat, policier de 34 ans, relate comment il a été touché au ventre le 25 janvier. «Si je n'avais pas eu le réflexe de sortir mon arme pour me défendre, j'y serai passé comme les autres.» Son agresseur, assure-t-il, «était musulman car il portait une barbe». Le même jour, presque au même endroit, un facteur a été tué.

Les attentats à la bombe, qui se multiplient, frappent des symboles de l'Etat ou bien des commerces non islamiques, tels des boîtes de nuit. L'un des derniers visait un restaurant servant du porc, très fréquenté par les fonctionnaires de la ville de Yala. «Nous songeons à partir d'ici», confie un couple qui a réchappé à cet attentat qui a tué une personne et blessé plus de quarante autres. L'engin a été déclenché à distance par un téléphone portable. Nombre d