Varsovie de notre correspondante
Conçu il y a une vingtaine d'années, le quartier résidentiel d'Ursynow, à Varsovie, se referme sur lui-même. Depuis quelques années, des clôtures équipées de portes sous surveillance apparaissent autour des immeubles les plus cossus. Mais l'immense clôture des barres de métal bleu qui vient d'être achevée provoque la polémique. Elle entoure un terrain de près de 18 hectares, appartenant à une coopérative qui gère un ensemble d'immeubles du quartier. La presse l'a surnommée «le mur», y voyant le signe d'une nouvelle société parcellisée et discriminatoire. Le principal quotidien du pays, Gazeta, est allé jusqu'à la comparer au mur de Berlin.
«Cela n'a rien à voir avec un mur, c'est juste une clôture, solide mais discrète. La coopérative voisine en a construit une verte, la nôtre est bleue», explique Zbigniew Santkiewicz, le président de la coopérative de quelque 5 000 membres. «Nous devons protéger nos habitants contre les délinquants, les clochards et les drogués, poursuit-il ; nous ne voulons pas que, sur nos espaces verts, des gens de l'extérieur promènent leurs chiens qui y laissent leurs saletés ou qu'ils garent leurs voitures avant de prendre le métro.»
Standing. Toutes les habitations qui se construisent désormais à Varsovie sont équipées d'un système de sécurité, avec clôture et vigiles. «C'est devenu la règle et même le signe d'un certain standing. Les appartements sans protection ne se vendraient pas, estime Michel Sikorski, étudiant