Chisinau envoyée spéciale
Avec ses 4 millions d'habitants et son statut peu glorieux de pays le plus pauvre d'Europe, la Moldavie, un petit territoire roumanophone coincé entre Roumanie et Ukraine, apparaît d'abord comme une périphérie de l'Europe, à peine plus réelle que l'imaginaire Syldavie de Tintin. Mais, à l'approche des législatives à un tour du 6 mars, on s'aperçoit qu'elle intéresse de nombreux acteurs, pas seulement ses voisins mais de bien plus puissants. Les Etats-Unis, dont le président George Bush a rappelé, il y a dix jours à Bratislava, où il rencontrait Vladimir Poutine, que la Moldavie avait avec ce scrutin «une chance unique de montrer ses capacités démocratiques». Au travers de nombreuses fondations, les Etats-Unis injectent chaque année dans le pays quelques dizaines de millions de dollars.
Russophones. Le pays intéresse aussi toujours la Russie, l'ancienne puissance tutélaire de cette ex-République soviétique, qui, sous couvert de sollicitude envers les russophones de Transnistrie, maintient, en dépit de ses engagements, soldats et armements dans ce petit territoire séparatiste, encore plus ouvertement qu'elle ne le fait en Abkhazie et en Ossétie du Sud, les deux régions rebelles de Géorgie. Enfin il y a l'Europe, ou plutôt l'Union européenne, devenue l'aspiration commune des partis et de la population, surtout depuis que 2007 a été fixé comme date pour l'entrée de la Roumanie dans l'Union. Mobilisées, les institutions européennes ne cessent d'appeler à l