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Libération

«Je ne suis pas Saddam Hussein, je veux collaborer»

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publié le 7 mars 2005 à 0h51

Depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, attribué aux services syriens il y a trois semaines, l'isolement de Damas n'a fait que croître.

Pourquoi le monde arabe a-t-il lâché la Syrie ?

Un à un, les Arabes ont tourné le dos à Damas après l'assassinat de Rafic Hariri, rejoignant les demandes occidentales de se retirer du Liban. La mise au pied du mur des Saoudiens aura été la plus spectaculaire, Riyad étant le bailleur de fonds de la Syrie et le prince héritier Abdallah ayant toujours été proche des Assad. L'assassinat de Hariri est à l'origine de la colère saoudienne. L'ex-Premier ministre libanais, qui a passé une vingtaine d'années en Arabie Saoudite où il a amassé une immense fortune, avait des rapports étroits avec la famille régnante et possédait la nationalité saoudienne. Au-delà de ces liens, les leaders arabes redoutent que ce meurtre ne fasse basculer à nouveau le Liban dans la guerre civile, surtout si Damas devait utiliser ses partisans au Liban, à commencer par le Hezbollah, et qu'un nouveau foyer de tensions n'embrase la région et les opinions. Ils voient, du coup, dans un retrait syrien le seul moyen de mettre fin à l'ébullition au Liban. Les autres préoccupations arabes sont d'ordre régional, et confessionnelles : ils redoutent une alliance de la Syrie avec l'Iran chiite. Surtout au moment où ils perçoivent la victoire électorale des chiites en Irak comme une menace à la domination sunnite de la région et où ils ne sont pas loin de