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Libération

L'invitation lancée à Sharon enflamme la Tunisie

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Nombreuses manifestations contre la visite du Premier ministre israélien.
publié le 7 mars 2005 à 0h51

L'ampleur et le bilan des manifestations de la semaine dernière en Tunisie sont bien plus importants que ce que l'on pensait. Vendredi, des milliers de policiers, en tenue ou en civil, avaient tenté d'empêcher un rassemblement, au centre de Tunis, contre l'invitation lancée au Premier ministre israélien, Ariel Sharon, à venir au Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) qui doit se tenir en novembre en Tunisie.

De petits groupes de manifestants ayant réussi à se former, les forces de l'ordre les ont alors refoulés sans ménagement dans des rues latérales. Elles se sont particulièrement acharnées sur l'avocate Radhia Nasraoui, qui souffre de fractures et d'une blessure à l'oeil droit. L'une de ses filles a également été blessée au crâne. Quatre autres personnes ont été blessées. Une dizaine de manifestants ont été arrêtés, avant d'être relâchés.

Cette manifestation clôturait une semaine d'agitation depuis l'annonce, le 25 février, de l'invitation personnelle lancée à Sharon ­ et acceptée ­, sans doute pour «plaire» à l'administration américaine. Ce geste sans précédent, la Tunisie et Israël n'ayant pas de relations diplomatiques, a mis en ébullition les campus, où le conflit israélo-palestinien reste un sujet sensible. Toute la semaine, des dizaines de milliers d'étudiants ont manifesté et fait grève. Les cours ont été interrompus à l'institut supérieur des sciences humaines et sociales Ibn Charaf. A Sfax, cinq étudiants, dont deux femmes, ont été arrêtés et torturés