Beyrouth envoyé spécial
L'opposition est tout à la fois rassurée et inquiète. Rassurée parce qu'elle a encore accru sa capacité de mobilisation en réunissant hier des dizaines de milliers de personnes sur la place des Martyrs à Beyrouth. Inquiète parce qu'elle craint aujourd'hui la démonstration de force du Hezbollah, qui apparaît comme la première contre-offensive de la Syrie au moment où elle vient de décider d'un repli de ses troupes jusqu'à la plaine de la Bekaa avant la fin mars. C'est à Damas, sous l'égide du Haut Conseil syro-libanais, que les présidents Bachar al-Assad et Emile Lahoud ont signé le communiqué commun prévoyant le redéploiement des 14 000 soldats syriens. «Au terme de cet accord, indique le texte, seront fixés le nombre des effectifs syriens et la durée de leur maintien dans les secteurs précédemment cités.» Assad et Lahoud se sont aussi engagés à «respecter toutes les résolutions de la légalité internationale, y compris la résolution 1559, en écartant toute démarche sélective et toute politique de deux poids, deux mesures». C'est la première fois que les deux chefs d'Etat font part de leur volonté de respecter cette résolution qui appelle au retrait des troupes syriennes. Après cette annonce, des témoins, cités par l'AFP, ont vu un convoi militaire syrien de neuf camions et deux jeeps quitter la montagne libanaise pour la Bekaa. Sur les 14 000 soldats syriens présents au Liban, on estime que 4 000 à 5 000 d'entre eux sont concernés par ce repli, les aut