Menu
Libération

Bolivie : démission du président Mesa

Article réservé aux abonnés
La crise sociale due à la hausse brutale du prix du carburant aura eu raison de lui.
par
publié le 8 mars 2005 à 0h53

D'après AFP, Reuters

Le gaz n'en finit pas d'empoisonner la vie politique en Bolivie. Comme il l'avait annoncé dimanche, le président Carlos Mesa a présenté, hier, sa démission, la justifiant par les troubles sociaux croissants qui secouent son pays. Historien et journaliste, cet intellectuel de 51 ans avait été propulsé à la tête de l'Etat en octobre 2003, après la fuite aux Etats-Unis de son prédécesseur, le libéral Gonzalo Sánchez de Lozada, au lendemain de la répression sanglante d'une manifestation contre un projet d'exportation de gaz (Libération du 17 juillet 2004). Son mandat devait finir en 2007. Le président du Sénat assurera l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président.

La gauche radicale, emmenée par le chef indigène Evo Morales et les syndicats, réclame depuis des années la renationalisation du secteur des hydrocarbures, cédé à la fin des années 90 à 26 compagnies étrangères, dont le français Total. La Bolivie détient les deuxièmes réserves de gaz naturel du continent sud-américain. En juillet 2004, Mesa pensait avoir désamorcé la crise en faisant approuver par référendum un compromis sur la gestion de la rente gazière, sans les expropriations synonymes de dédommagements faramineux. Mais, ces dernières semaines, le gouvernement de La Paz a dû affronter une grave crise sociale provoquée par la hausse brutale des prix du carburant. Samedi, des militaires ont été mobilisés pour garder des champs pétrolifères menacés d'occupation par les partisans de Morales. D