New York de notre correspondant
«C'est quelqu'un qui a toujours méprisé et ridiculisé les Nations unies. On se demande ce qu'il vient faire là», remarque un diplomate. Il n'a pas encore pris ses fonctions que John Bolton, désigné lundi par George W. Bush pour être le prochain ambassadeur américain à l'ONU, fait déjà des vagues à New York. A 56 ans, il faut dire que le sous-secrétaire d'Etat chargé du Désarmement s'est taillé la réputation d'un faucon ultra conservateur, qui a passé une bonne partie de sa carrière à dénigrer l'ONU. En charge du dossier nucléaire à la Maison Blanche, Bolton prône depuis des mois la ligne dure face à l'Iran et la Corée du Nord. Ancien protégé du sénateur d'extrême droite Jesse Helms, il avait dit un jour «que les Nations unies n'existent pas» ou que «si une dizaine d'étages du bâtiment (de l'ONU) à New York s'effondraient, cela ne changerait pas grand-chose». Il avait été l'un des plus ardents partisans de l'intervention en Irak et avait signé la lettre adressée en 2002 à Kofi Annan, dans laquelle les Etats-Unis refusaient la juridiction de la Cour pénale internationale. Selon la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, Bolton «est un diplomate coriace». En privé l'administration américaine souligne qu'il est l'homme parfait «pour veiller aux intérêts américains à l'ONU». Bolton pourrait toutefois avoir quelques difficultés à se faire confirmer dans son poste par le Sénat. «C'est l'un des plus mauvais choix que le Président pouvait faire pour représe