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Libération

Kosovo: le TPI inculpe le Premier ministre

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Accusé de crimes de guerre, il a annoncé sa démission et se rendra à La Haye.
publié le 9 mars 2005 à 0h53

«Crimes de guerre» : l'inculpation est lourde et l'ancien guérillero kosovar Ramush Haradinaj, 36 ans, sera aussi le premier leader politique en exercice de l'ex-Yougoslavie à quitter ses fonctions pour rejoindre la prison du Tribunal pénal international de La Haye. Les charges contre l'actuel Premier ministre kosovar se concentrent sur des crimes de guerre commis alors qu'il commandait, entre 1998 et 1999, l'UCK (Armée de libération du Kosovo) dans la région de Peja (Pec) limitrophe de l'Albanie. Ce combattant, connu pour son intransigeance, aurait notamment couvert ou ordonné les massacres d'une centaine de civils serbes. Ces accusations régulièrement rappelées par Belgrade ne sont pas nouvelles.

Habits neufs. Devenu, en décembre, Premier ministre d'un Kosovo placé sous protectorat international après l'intervention de l'Otan en juin 1999, l'ancien «commandant Ramush» a su se couler parfaitement dans ses habits neufs de politicien. C'est avec le plus grand sang-froid qu'il a annoncé sa décision de se livrer dès aujourd'hui, tout en clamant «sa complète innocence». Et il dénonce cette Cour internationale qui «traite les combattants de la liberté sur le même plan que les agresseurs qui ont détruit des nations et transformé la région en un champ de ruines». Dans la prison de Scheveningen, aux portes de La Haye, il retrouvera Slobodan Milosevic, l'ancien président yougoslave jugé depuis février 2002 par le TPI et accusé de crimes de guerre, de crime contre l'humanité et de géno