Le pouvoir avait promis dix millions de dollars pour sa capture. C'est dire le prix qu'il attachait à Aslan Maskhadov, 53 ans, le président indépendantiste de la Tchétchénie qui sans relâche avait appelé Moscou au dialogue. Hier les autorités russes ont annoncé sa mort lors d'une opération spéciale, la présentant comme une victoire sur «le terrorisme international». L'émissaire à l'étranger du leader tchétchène Akhmed Zakaïev a confirmé la nouvelle et dit craindre une radicalisation des rebelles.
«Une opération a été menée aujourd'hui par les forces spéciales du FSB (Service de sécurité fédérale, ndlr) en Tchétchénie dans le village de Tolstoï-Iourt (à une dizaine de kilomètres de Grozny), lors de laquelle a été tué le terroriste international et leader de bandes armées Maskhadov, et ont été arrêtés ses complices les plus proches», a déclaré le chef du FSB Nikolaï Patrouchev au président Vladimir Poutine, au cours d'une rencontre retransmise à la télé russe. «Il y a là-bas encore beaucoup de travail. Il nous faut redoubler d'efforts pour protéger la population de la République (tchétchène) et de toute la Russie contre les bandits» tchétchènes, lui a répondu le chef de l'Etat.
Moscou soulagé. Cette mort devrait permettre à Poutine de redorer un blason qui ternissait sérieusement. Après sa lourde erreur en Ukraine, où il avait voulu imposer son candidat à la présidentielle, il avait été rappelé à l'ordre par le président George W. Bush sur ses écarts démocratiques, alors qu'à l'