Menu
Libération

Bolivie : «Les manifestations vont continuer»

Article réservé aux abonnés
Alors que la démission du président Mesa a été refusée, l'opposition ne jette pas l'éponge.
publié le 10 mars 2005 à 0h54

La Paz correspondance

La Bolivie est-elle réellement devenue «ingouvernable, étranglée par les ultimatums, les grèves, les menaces», comme l'affirmait lundi son président Carlos Mesa, en présentant sa démission au Congrès ? Mardi soir, celui-ci (députés et sénateurs réunis) a rejeté cette démission, confortant la position de Carlos Mesa qui n'en attendait pas moins de ce coup de poker. En revanche, son principal adversaire, le leader de gauche radicale, Evo Morales, du Mouvement vers le socialisme (MAS), n'a pas jeté l'éponge. «Les manifestations et les blocages routiers vont continuer», a averti un député du MAS. Les principales routes du pays sont coupées par ce mouvement depuis une semaine.

A l'origine du conflit ­ une nouvelle fois ­, l'exploitation des immenses réserves de gaz naturel découvertes dans le pays dans les années 90, les deuxièmes plus importantes d'Amérique du Sud après le Venezuela. Le MAS ­ et d'autres mouvements ­ réclament la nationalisation des hydrocarbures, ce qui obligerait l'Etat à payer des indemnisations records aux compagnies étrangères. La revendication avait été à l'origine de la révolte d'octobre 2003, dont la répression par l'armée et la police ­ 58 morts selon les chiffres officiels ­ avait provoqué la démission de l'ancien président, Gonzalo Sanchez de Losada, et sa fuite précipitée à Miami.

Equilibriste.Depuis, tout le casse-tête du gouvernement est là : répondre à des revendications sociales radicales ­ fondées sur le sentiment que l'exploi