Vu comme elle avait commencé, la campagne pour les élections présidentielle et législatives de dimanche en Centrafrique a été exemplaire. Il avait, en effet, fallu de fortes pressions et toute la persuasion du «doyen» Omar Bongo, le chef d'Etat gabonais, pour amener le président François Bozizé à casser une décision de la Cour constitutionnelle du 30 décembre invalidant sept des douze candidats à la présidentielle. Une manière un peu expéditive de dégager le terrain, sachant que le président de la Cour est un proche de Bozizé.
Au terme de la médiation menée fin janvier par Bongo, onze candidats sur douze ont été autorisés à se présenter. Seul à être exclu de la course, l'ex-président Ange-Félix Patassé, au motif qu'il «fait l'objet de poursuites judiciaires». En exil au Togo depuis son renversement par Bozizé le 15 mars 2003, «AFP» fait l'unanimité contre lui et le souvenir de son passage au pouvoir est assez cuisant pour que personne ne proteste contre sa mise à l'écart.
Tour caporalesque. En tentant un hold-up pré-électoral, Bozizé a pourtant suscité la méfiance de l'ensemble de l'opposition. Venu balayer la maison, le général-président a jugé préférable, comme d'autres avant lui en Afrique, de garder le balai. Et n'a pas résisté à la tentation de jouer l'homme providentiel. Le tournant remonte à décembre 2003, lorsque Bozizé, qui faisait consensus, a tourné le dos aux recommandations du dialogue national et nommé un gouvernement à sa botte.
L'opposition, qui avait accueilli