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Libération

Madrid revit son drame dans le silence

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Un an après le 11 mars 2004, les associations refusent les «cérémonies imposantes».
publié le 11 mars 2005 à 0h55

Madrid de notre correspondant

Ce matin, à 7 h 40, un an exactement après l'explosion des dix bombes du massacre de la gare d'Atocha à Madrid (191 morts et 1 900 blessés), les cloches des églises de la capitale espagnole carillonneront en hommage aux victimes. Le symbole est toutefois trompeur : car, en ce jour anniversaire du pire attentat survenu en Espagne, l'union sacrée n'est pas au rendez-vous. Sur fond de polémiques, le principal parti d'opposition, le Parti populaire (PP), refuse de se joindre aux recommandations faites mercredi par la commission d'enquête parlementaire sur la tuerie de Madrid ; les associations de victimes se chamaillent, la principale d'entre elles s'opposant à la plupart des initiatives, officielles ou privées, de commémoration de l'attentat islamiste. Sa présidente, Pilar Manjon, qui a perdu son fils de 20 ans le 11 mars 2004, a exigé un deuil intime, dans le «recueillement», «sans cérémonies imposantes».

«Pudeur». De fait, ces exigences ont été en bonne partie entendues. Une conférence internationale sur le terrorisme, qui réunit depuis mardi 22 chefs d'Etat et de gouvernement et environ 200 experts à Madrid, a pris fin hier soir, pour ne pas «empiéter» sur le jour anniversaire. Le Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero a exigé de tous «pudeur» et «discrétion». Au Sénat, mercredi, à la Chambre des députés, hier, il n'y a pas eu de discours, mais des minutes de silence. Un concert-hommage, prévu hier soir à l'auditorium national, a finalement