Pékin de notre correspondant
Une semaine de faux suspens a pris fin hier, avec l'annonce, par le chef de l'exécutif hongkongais, Tung Chee-hwa, qu'il démissionnait plus de deux ans avant la fin de son mandat, officiellement pour raisons de santé. «Ma santé n'est plus aussi bonne qu'avant», a déclaré l'ancien homme d'affaires âgé de 67 ans. Une décision que des «fuites» dans la presse locale avaient déjà donnée pour acquise (Libération du 3 mars). Il a indiqué que Donald Tsang, son numéro deux, prendrait sa suite.
Pour l'opposition démocrate et une bonne partie de l'opinion hongkongaise, Pékin a décidé du départ de Tung Chee-hwa malgré l'autonomie politique dont est censée bénéficier Hongkong. Tung a démenti avoir été poussé dehors, affirmant avoir obéi à ses médecins. Mais pour Martin Lee, un leader de l'opposition, «quand Pékin décide que vous êtes malade, vous l'êtes vraiment»...
Pas mécontents d'être débarrassés d'un leader impopulaire et maladroit, les Hongkongais apprécient peu la manière cavalière dont la Chine l'a débarqué. Tung Chee-hwa avait été désigné par l'ex-président chinois Jiang Zemin, mais rabroué pour ses échecs par l'actuel n° 1, Hu Jintao. Un front d'organisations civiques, très actif dans les protestations des dernières années, appelle à manifester aujourd'hui contre l'«ingérence» de Pékin.
Depuis la rétrocession de Hongkong à la Chine en 1997, le chef de l'exécutif est désigné par un collège électoral acquis à Pékin. Et l'an dernier, la direction chinoise a