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Libération

A Belfast, les soeurs courage contre les meurtriers de l'IRA

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publié le 12 mars 2005 à 0h57

Belfast envoyée spéciale

Une maison de Belfast, dans l'enclave catholique de Short Strand, et un nom ­ McCartney ­ sont devenus le cauchemar de Sinn Féin, le parti des nationalistes irlandais (catholiques, branche politique de l'IRA) dirigé par Gerry Adams.

Dans la nuit du 30 au 31 janvier, Robert McCartney, 33 ans, un catholique père de deux très jeunes garçons, s'en va boire une bière au Magennis Bar, avec deux copains. Le pub est bondé : c'est un des lieux fréquentés par l'IRA et les républicains. Une mauvaise remarque, un geste mal perçu, peut-être, ou rien. Brusquement, c'est l'altercation, McCartney est violemment traîné dehors puis reçoit un coup de couteau dans l'artère coronaire. Il décédera le lendemain à l'hôpital. L'un de ses amis a lui aussi la gorge entaillée et reste toujours hospitalisé.

Preuves effacées. Un meurtre de plus, qui aurait pu rester occulté. Mais la famille McCartney serre les rangs. Les cinq soeurs et la compagne de Robert mènent campagne par médias interposés et soumettent Sinn Féin à une pression politique infernale. Elles réclament que justice soit faite, veulent que les coupables de ce meurtre et ceux qui ont effacé toutes les preuves soient traduits devant des juges. Elles désignent surtout l'IRA et ses membres. Il a fallu toute la détermination des soeurs McCartney pour que l'implication des républicains devienne évidente.

A deux pas de la maison des McCartney, dans la minuscule enclave catholique, cernée par les loyalistes protestants, un gra