La crise au Togo l'avait éclipsée, mais la Côte-d'Ivoire se rappelle ces jours-ci au bon souvenir de la France. Dimanche, les milices «patriotiques» se réunissent à Abidjan pour demander le départ des troupes françaises, le bouc émissaire habituel en période de tension. Tous les clignotants sont à nouveau au rouge dans l'ex-colonie française, coupée en deux depuis que des rebelles se sont emparés, en septembre 2002, de la moitié nord du pays.
Les rebelles évoquent une «reprise imminente des hostilités sur l'ensemble du front», justifiant leur mise en état d'alerte par le raid mené, il y a dix jours, par des miliciens agissant pour le président Laurent Gbagbo dans l'Ouest et convoyés par le régime, selon l'ONU. L'offensive a été contrecarrée par les Casques bleus de l'Onuci, qui, aux côtés des 4 000 soldats français de l'opération Licorne, surveillent la ligne de cessez-le-feu. Mais pour de nombreux observateurs ce «test» laisse augurer de nouvelles opérations de ce type.
La France partage ces craintes. Mardi, elle s'est dite «préoccupée par les nombreux signaux négatifs enregistrés ces derniers jours en Côte-d'Ivoire», évoquant «les risques d'instabilité dans l'Ouest ivoirien». L'Ouest est la région de tous les dangers : les tensions sont vives entre les communautés qui se disputent la manne du cacao. Selon une source diplomatique française, le régime d'Abidjan y a recruté des combattants du Liberia voisin et distribué des armes légères aux milices qui écument la zone. Tout co