New Delhi de notre correspondant
A soixante-quinze ans de distance, des milliers d'Indiens revivent depuis samedi la célèbre «marche du sel», un périple de 380 kilomètres qu'avait mené le mahatma Gandhi en 1930, considéré comme l'un des événements fondateurs de l'indépendance de l'Inde. Partie de l'ashram (ermitage) de Sabarmati, le lieu de retraite spirituel de Gandhi situé à Ahmedabad, à l'ouest du pays, la marche se poursuivra vingt-six jours durant, pour aboutir sur la côte le 7 avril, dans les marais salants de Dandi.
Provocation. C'est la réplique exacte du parcours qu'avait effectué l'apôtre de la non-violence dans un de ses nombreux gestes de défiance à l'égard des autorités britanniques. Une fois arrivé à Dandi, Mohandas Karamchand Gandhi, plus connu sous le nom de mahatma («grande âme») Gandhi, avait en effet brisé un pain de sel devant des milliers de personnes. Une provocation symbolique, puisqu'à l'époque sa production faisait l'objet d'un monopole réservé à la puissance coloniale. Une idée de génie, aussi, puisque le petit homme aux lunettes cerclées défiait ouvertement les autorités britanniques sans pour autant tomber dans la violence. Une image qui devait inspirer tout un continent, donnant naissance au mouvement de désobéissance civile qui, dix-sept ans plus tard, allait mener l'Inde à l'indépendance.
A l'initiative de Tushar Gandhi, petit-fils de celui que les Indiens considèrent comme le père de la nation, la marche commémorative a été inaugurée par la prési