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publié le 14 mars 2005 à 0h58

Genève intérim

La 61e session de la Commission des droits de l'homme des Nations unies, qui s'ouvre aujourd'hui à Genève, va-t-elle à nouveau se discréditer ? Il y a deux ans, sa présidence tournante était assurée par la Libye, ce qui avait provoqué la colère de centaines d'ONG. En 2004, la question de l'Irak et de Guantanamo avait paralysé les débats. 2005 s'annonce moins chaotique pour l'Indonésie, qui préside cette session jusqu'au 22 avril.

La vedette de la séance inaugurale sera Louise Arbour, haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU. Entrée en fonctions le 1er juillet 2004, cette juge canadienne, ex-procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, puis membre de la Cour suprême de son pays, se distingue en insistant sur l'accès à la justice, plutôt que sur les «grands principes». C'est sa première commission, mais son opinion est déjà forgée : «L'heure des déclarations est derrière nous, explique-t-elle à Libération. L'important, maintenant, c'est la mise en oeuvre sur le terrain. Nous devons de plus en plus travailler avec les détenteurs des droits, où qu'ils se trouvent, et interroger les Etats. Ces derniers doivent faire face à leurs responsabilités.» La mise en place de tribunaux, la formation des magistrats est pour elle déterminante : «Lorsqu'un pays se dote d'un appareil judiciaire digne de ce nom, la liberté progresse, l'arbitraire est mis en cause, le recours devient possible.»

A 58 ans, Louise Arbour doit se battre. L'allocation financièr