Rome de notre correspondant
Deuxième coup dur pour Silvio Berlusconi à deux semaines d'importantes élections régionales : à peine venait-il d'être contraint par Washington à faire marche arrière sur le retrait de ses troupes d'Irak, que voilà son gouvernement plongé dans la crise par la turbulente Ligue du Nord. Jeudi soir, le ministre des Réformes, Roberto Calderoli, a annoncé qu'il avait «remis sa démission» au chef de son parti, Umberto Bossi, ainsi qu'au président du Conseil pour protester contre le retard dans les réformes institutionnelles.
Ras-le-bol. La Ligue ayant conditionné sa participation au gouvernement à l'adoption d'une loi octroyant davantage de pouvoirs aux régions en matière d'éducation, de santé et de sécurité, Calderoli a ainsi voulu manifester bruyamment son ras-le-bol : «A quoi ça sert d'être ministre des Réformes si on ne fait pas de réformes ? A regarder le bocal à poissons rouges ?» L'adoption du projet de loi, qui se trouve actuellement à l'examen au Sénat, a été ralentie par les absences répétées de parlementaires de la majorité, en particulier dans les rangs de l'Alliance nationale et des centristes de l'UDC, qui critiquent la décentralisation voulue par la Ligue. A tel point que Roberto Calderoli a dénoncé un blocage dû à des «tirs amis». Egalement issus du parti de Bossi, le garde des Sceaux, Roberto Castelli, et le ministre du Travail, Roberto Maroni, ont à leur tout haussé le ton, exigeant le respect du pacte de coalition «avant Pâques».
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