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Libération

Pékin fait place nette pour Rice

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Marchandages sur les droits de l'homme avant la visite américaine.
publié le 19 mars 2005 à 1h03

Pékin de notre correspondant

La diplomatie des droits de l'homme a encore frappé. A la veille de la première visite en Chine, ce week-end, de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, et en pleine période de tensions autour de la question taïwanaise, Pékin et Washington se sont fait un échange de cadeaux. Le gouvernement chinois a libéré, jeudi, l'un de ses principaux prisonniers politiques, Rebiya Kadeer, une femme d'affaires ouïgoure de 58 ans, qui figure, depuis des années, en tête de liste des demandes américaines ou européennes de libération de détenus. Rebiya Kadeer, nationaliste modérée, avait été arrêtée en août 1999 alors qu'elle se rendait à un dîner avec... des membres du Congrès américain. Accusée d'avoir envoyé des documents secrets à l'étranger ­ des coupures de journaux adressées à son mari exilé aux Etats-Unis ­, elle avait été condamnée à huit ans de prison.

Progrès. Le même jour, les Etats-Unis ont renoncé à déposer, contrairement à la plupart des années précédentes, une résolution contre Pékin auprès de la Commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève, faisant état de progrès chinois sur ce dossier. Le dernier rapport du département d'Etat sur les droits de l'homme avait pourtant été sévère avec la Chine, qui avait d'ailleurs répliqué avec un contre-rapport sur les violations aux Etats-Unis !

Pour les défenseurs des droits de l'homme, ce marchandage est indigne, même s'ils se réjouissent de la libération de Rebiya Kadeer, qui a rejoint, aux Etat