Comme il le fait lorsqu'il veut être aimable, Jacques Chirac a parlé du temps qu'il fait à son hôte Vladimir Poutine sur le perron de l'Elysée. Vendredi, il s'est extasié sur le retour du printemps. A l'instar du ciel, les deux présidents rayonnaient. Ainsi bien engagée, la visite s'est poursuivie dans la même harmonie. Depuis la réception à l'Elysée d'une trentaine d'écrivains russes venus pour le Salon du livre, jusqu'à la conférence de presse du soir, aucun couac n'a marqué la visite du président Poutine, malgré les critiques qui montent sur la scène internationale sur ses dérives autoritaires.
«Camp de la paix». «La relation Union européenne-Russie est la clé de l'enracinement définitif de la paix, de la démocratie et de l'état de droit sur notre continent», a commencé, un brin pompeux, le président français devant la presse. D'emblée, Jacques Chirac a ainsi voulu replacer dans le cadre européen le sommet quadripartite inédit associant aussi l'Allemand Gerhard Schröder et l'Espagnol José Luis Zapatero qui s'est tenu l'après-midi. Et pour cause : son initiative ne fait pas l'unanimité parmi les Vingt-Cinq. Le trio France-Allemagne-Russie rappelle étrangement «le camp de la paix» qui avait mené l'offensive contre la guerre en Irak et si gravement divisé l'UE. Cette fois, l'Espagne de Zapatero, qui se veut désormais un moteur de la construction européenne, a été adjointe.
Selon Chirac, qui défend un dialogue à tout coût avec Moscou, les discussions ont été fructueuses. El