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Libération

Les ailes de la défense européenne

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Les pilotes de chasse belges et français sont formés en commun.
publié le 21 mars 2005 à 1h04

Rochefort envoyé spécial

Au pied de l'Alpha Jet, le capitaine «Shell» Hamelink débriefe l'aspirant «Rom's» après son premier vol sur le petit biréacteur d'entraînement. Entre l'instructeur belge et son élève français, la conversation se déroule entièrement en anglais. L'Europe de la défense se construit ainsi, sur le tarmac de la base de Rochefort (Charente-Maritime), loin des cénacles diplomatiques.

Depuis cette année, la formation des pilotes de chasse belges et français se fait en commun. «Attention, les pilotes belges ne viennent pas se former dans l'armée de l'air française, précise le général Pierre Niclot, commandant des écoles. Nous développons une véritable école franco-belge, puis nous proposerons à d'autres nations de nous rejoindre.» L'Allemagne, dont les pilotes sont formés aux Etats-Unis, va envoyer deux élèves cette année, «pour voir». La Pologne, la Grèce, l'Espagne seraient intéressées par cette nouvelle Advanced Jet Training School.

D'autres coopérations militaires existent déjà, comme l'école franco-allemande du Luc (Var) pour la formation des pilotes de l'hélicoptère Tigre. Avec l'arrivée, vers 2010, de l'Airbus militaire A400M, l'instruction des pilotes et des mécaniciens devrait également être mise en commun par sept pays européens.

Les pilotes de chasse belges et français étaient déjà formés sur le même type d'appareil, l'Alpha Jet, chacun dans son pays. Mais les Belges alignaient trop d'avions (29) par rapport à la taille de plus en plus réduite de leurs