On comprend mieux pourquoi le roi Abdallah de Jordanie n'a pas assisté au sommet arabe d'Alger qui s'est achevé hier soir et auquel a brièvement participé le président syrien Bachar al-Assad. Selon des fuites dans la presse israélienne, le monarque hachémite s'est livré à une attaque en règle contre Damas, accusé d'être «la principale menace pour la stabilité du Proche-Orient» avec l'Iran et le Hezbollah. A Amman, le palais a démenti les comptes rendus du Yédiot Aharonot et de Haaretz.
Pour Damas et Téhéran, les deux parrains de la milice chiite libanaise, la sortie d'Abdallah est d'autant plus offensante qu'elle a été faite devant des représentants de la communauté juive américaine, qui se sont empressés de l'ébruiter une fois à Jérusalem. La Syrie et l'Iran, les deux régimes de la région les plus hostiles à toute normalisation avec l'Etat hébreu, ne manqueront pas d'apprécier. Comme si cela ne suffisait pas, Abdallah a expliqué à ses interlocuteurs avoir récemment averti Ariel Sharon de «bien vérifier en cas d'attaque qui en est à l'origine pour ne pas riposter contre la mauvaise cible». En clair : visez le Hezbollah, pas les Palestiniens. Persuadé que des attaques terroristes étaient déjà «planifiées» contre Israël, afin de «divertir l'attention du monde des événements au Liban», le roi assure avoir déjoué plusieurs tentatives du Hezbollah d'«envoyer des terroristes en Israël via la Jordanie».
Il faut écouter attentivement Abdallah de Jordanie car il dit souvent tout haut c