Peut-être samedi. Sinon, promis, juré, avant la fin du mois. Le nouveau gouvernement irakien, issu des élections du 30 janvier, devrait bientôt être dévoilé et présenté à l'Assemblée nationale, qui a tenu sa session inaugurale la semaine dernière, pour approbation. La liste chiite de l'Alliance unifiée irakienne, qui a remporté la majorité absolue des sièges à l'Assemblée, pousse pour que le vote ait lieu dès samedi.
Le futur Premier ministre, Ibrahim al-Jaafari, qui dirige le parti islamiste chiite Dawa, est issu de ses rangs. Avec la moitié des portefeuilles, soit seize ou dix-sept, dont ceux de l'Intérieur, des Finances et le Conseil de la sécurité nationale, la coalition chiite, rassemblée sous la bannière de l'ayatollah modéré Ali Sistani, se taille la part du lion.
Les deux partis kurdes, qui contrôlent 77 sièges, ce qui en fait le deuxième bloc parlementaire, auraient sept ou huit ministères, dont celui des Affaires étrangères, déjà occupé par Hochiar Zebari. Ils réclament aussi celui du Pétrole, un poste clé étant donné les revendications kurdes sur Kirkouk, où est concentré l'essentiel des réserves pétrolifères irakiennes. La présidence de la République semble en revanche acquise à Jalal Talabani, le chef de l'Union patriotique du Kurdistan. Ce qui ferait de lui le premier chef d'Etat non arabe d'un pays arabe dans l'histoire contemporaine.
Les perdants de ce grand marchandage sont les sunnites, qui ont largement boycotté l'élection, et le Premier ministre sortant Iyad