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Libération

Liban : trois morts dans un attentat

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Pour la deuxième fois en quatre jours, les chrétiens sont ciblés.
publié le 24 mars 2005 à 1h07

Beyrouth correspondance

C'est le deuxième attentat au Liban en l'espace de quatre jours. Le premier, dans la nuit de vendredi à samedi, avait frappé un immeuble d'une banlieue de Beyrouth, faisant onze blessés. Hier, à 1 h 30 du matin (heure locale), une charge, estimée à 80 kg, a pulvérisé les magasins d'un centre commercial de Kaslik, une ville située à 20 km au nord de la capitale, tuant trois personnes et en blessant trois autres. Dans les deux cas, les zones qui ont été touchées sont à majorité chrétienne.

«Ils nous visent parce que nous avons toujours demandé le retrait de la Syrie, explique Carlos Eddé, président du Bloc national, un parti d'opposition. Mais cet attentat est dirigé contre tous ceux qui veulent l'indépendance. Il signifie : soit vous avez la Syrie et la sécurité, soit ce sera le chaos.» Joseph Baroud, responsable du parti du général en exil Michel Aoun, se livre à la même analyse : «Les explosions ont commencé quand nous nous sommes unis pour demander la liberté, soit en septembre dernier avec l'attentat manqué contre Marwan Hamadé, un député proche du leader druze Walid Joumblatt. Ils veulent nous faire peur.»

Dans les gravats de sa boutique de prêt-à-porter, Nadine se dit déprimée mais refuse de céder à la panique. Partout au pays du Cèdre, les individus comme les partis politiques adoptent des mesures de précaution. Y compris le Hezbollah, qui n'exclut pas d'être aussi pris pour cible, «si quelqu'un veut vraiment que le Liban retourne à ses vieux démon