Après plusieurs jours de flottement, les autorités du Kirghizistan ont décidé de changer de tactique face à la montée de la contestation. Hier, une manifestation de plusieurs centaines de personnes dans la capitale, Bichkek, a été dispersée sans ménagement, mais sans effusion de sang, par des policiers anti-émeutes. En début de semaine, les partisans de l'opposition s'étaient emparés de plusieurs localités du sud et de l'ouest de cette ex-République soviétique, coincée entre la Chine et le Kazakhstan. Ils réclament le départ du président Askar Akaïev, au pouvoir depuis 1990, qu'ils accusent d'avoir truqué les dernières élections législatives.
L'action des forces de l'ordre intervient à la suite du limogeage du ministre de l'Intérieur et du procureur général, remplacés par deux proches du chef de l'Etat. «La législation autorise les organes de sécurité à utiliser des moyens de contrainte physique, des moyens spéciaux et les armes de service», a prévenu hier le nouveau ministre de l'Intérieur, Kenechbek Diouchebaïev. Par ailleurs, des barrages ont été installés sur la route qui relie la capitale au sud du pays pour empêcher les partisans de l'opposition de gagner Bichkek.
Enfin, Moscou multiplie les avertissements. Le ministre russe de la Défense, Serguei Ivanov, a rappelé hier que son pays et le Kirghizistan étaient liés par un traité de sécurité collective, signé en 1992.
Mardi, le président Akaïev avait, pour sa part, exclu toute négociation avec les partisans de l'opposition