Au 78e jour, il pleut sur le parvis du Trocadéro. Une dizaine d'anciens otages (1) se tiennent alignés avec, en guise de fleur à la boutonnière, un petit badge violet qui porte deux noms : Florence et Hussein. Certains ont été privés de liberté 24 heures, d'autres des années. Faits prisonniers au Vietnam, au Liban, en Irak ou à Jolo (Philippines), certains sont célèbres, d'autres non. Sous la bannière de Reporters sans frontières (RSF), ils sont venus, hier, lancer un appel aux ravisseurs de notre reporter Florence Aubenas et de son guide Hussein Hanoun. Quelques lignes, lues en français, en anglais et en arabe, pour que ceux qui les détiennent «sortent de leur silence et trouvent rapidement une issue pour la libération de nos deux amis».
«La mobilisation est essentielle pour conjurer l'oubli», rappelle le texte, écrit par Georges Malbrunot, emprisonné quatre mois par un groupe islamiste en Irak avec Christian Chesnot (les deux hommes n'ont pu être présents hier), et Jean-Paul Kauffmann. Aucune revendication n'a été formulée par les ravisseurs depuis l'enlèvement. Une cassette montrant Florence appelant à l'aide, diffusée le 1er mars, est restée sans suite. Serge July, le directeur de Libération, parle de l'importance d'«une vigilante pression sur les pouvoirs publics». Un peu plus tôt sur LCI, le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier réaffirmait l'engagement du gouvernement : «Nous travaillons, nous nouons des fils, nous avons des dialogues et nous allons tout fair