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Libération

Attentat au Liban: «Ils veulent nous faire peur»

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Après la troisième bombe en huit jours, les services de sécurité sont accusés.
publié le 28 mars 2005 à 1h12

Beyrouth correspondance

Au pied des immeubles en flammes, Elie tente de se frayer un chemin. Il vient de parcourir 30 kilomètres pour évaluer l'ampleur des dégâts. Sa famille possède deux magasins dans la cité industrielle de Dekouaneh, au nord de Beyrouth, frappée samedi en début de soirée par un nouvel attentat à la voiture piégée. Le troisième au Liban en l'espace d'une semaine. «Là-bas, dit-il en montrant du doigt un coin de bâtiment noirci par le feu, c'est la boutique de mon oncle. Regardez, il ne reste plus rien.» A sa gauche, un jeune Indien observe d'un regard incrédule le ballet des secouristes et des pompiers. Comme d'autres travailleurs immigrés, il dormait dans l'atelier de son employeur quand la charge a explosé et s'il s'en sort indemne, certains de ses amis comptent parmi les six blessés. Depuis quelques jours, sa communauté paie un lourd tribut à ces attentats qui ciblent des zones commerciales de nuit, quand la plupart des Libanais ont déserté les lieux.

«Je ne sais pas qui est responsable, ce n'est pas le moment de donner des opinions politiques», s'agace, au milieu des gravats, le député Michel el-Murr, proche du président prosyrien Emile Lahoud. Des hommes de l'opposition, également sur les lieux, n'usent pas des mêmes précautions de langage. «Ce sont les services de sécurité qui sont censés assurer la protection de la population, déclare Elias Atallah, secrétaire général de la Gauche démocratique. Soit ils sont incapables de faire correctement leur travai