Bichkek envoyée spéciale
Jeudi, il était encore en prison, purgeant une peine de dix ans pour «abus de pouvoir» et «détournements de fonds». Ce dimanche, il offre le thé dans son nouveau bureau de ministre de l'Intérieur, chargé de la coordination des forces de sécurité du Kirghizistan. Felix Koulov, 56 ans, est l'un des personnages clés de la «révolution» en cours et l'un de ses destins les plus spectaculaires. Libéré jeudi par une foule de partisans après quatre ans de détention, le nouveau ministre avoue n'avoir même pas encore d'appartement. Il n'a pas non plus revu sa femme ni ses enfants, exilés aux Etats-Unis après son arrestation, en 2000. Mais le ministre est au travail et, depuis sa nomination, vendredi, semble avoir assez bien réussi à rétablir l'ordre. Fils d'officier, ayant fait toute sa carrière dans la police soviétique, il fut déjà ministre de la Sécurité nationale en 1997-1998, avant de se brouiller avec le président Askar Akaïev, qui vient d'être renversé. En 2000, Koulov avait été arrêté alors qu'il venait de présenter sa candidature à la présidentielle. Depuis, il était le plus célèbre détenu politique du Kirghizistan.
N'est-ce pas un peu court, un jour, pour passer de la prison au poste de ministre de la Sécurité ?
En général, où que je sois, il me suffit de cinq minutes pour m'adapter à la situation et me sentir chez moi. Même en prison, j'avais des contacts avec l'extérieur et me tenais informé de ce qui se passait. J'ai aussi beaucoup lu... Le plus diffi