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Libération

Trois mois après le tsunami, l'Indonésie tremble encore

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publié le 29 mars 2005 à 1h13

Djakarta envoyé spécial

Ils ont spontanément arrêté leurs voitures au milieu de la rue. Il était un peu plus de minuit, à Djakarta, lorsque est tombée la nouvelle du nouveau séisme survenu à environ 250 kilomètres au large de Sumatra, l'île martyre du 26 décembre. Sur l'avenue Cutmutiah, en plein centre-ville, les policiers en faction devant les bâtiments officiels ont été les premiers à donner l'alerte. Mais plus question de téléphoner à Aceh, à l'extrémité nord de Sumatra, où le raz de marée de Noël dernier a tout emporté, tuant plus de 150 000 personnes. La première volée d'appels a saturé un réseau convalescent. «J'essaie en vain depuis une heure et ça ne passe pas... rage Bambang, un étudiant de 25 ans, en agitant son téléphone portable. Un de mes frères travaille à Meulaboh ­ l'une des villes les plus touchées par le tsunami de décembre ­ pour Oxfam (une des principales organisations caritatives britanniques, ndlr). Je ne sais même pas s'il est au courant.»

Inquiétudes. L'affolement se lit partout sur les visages. Suivi par l'effroi lorsque, une heure après la première annonce d'un tremblement de terre d'une magnitude d'au moins 8,7 sur l'échelle de Richter dans l'océan Indien, l'alerte au tsunami est donnée par le gouvernement. Depuis plusieurs jours, les secousses sismiques se sont multipliées en Indonésie. La terre a tremblé à Aceh, rouvrant par endroits des failles dans l'asphalte encore frais des routes réhabilitées. Les photos de la catastrophe sont revenues à la u