La journée se voulait historique. Elle s'est achevée dans le plus grand chaos. Deux mois après avoir été élus, les députés irakiens espéraient enfin se mettre au travail. L'Assemblée constituante, qui n'avait été réunie jusque-là qu'une seule fois à titre symbolique, devait, hier, désigner le chef de l'Etat, ses deux adjoints, ainsi que son propre président. Un premier pas vers la formation d'un gouvernement et la mise en route d'institutions en veilleuse depuis le scrutin.
Scandale. Mais quelques minutes après l'ouverture de la séance, le doyen de l'Assemblée a annoncé qu'aucun accord n'avait été trouvé sur le nom de son président. Il a proposé, en échange, de débattre du règlement du Parlement. A l'annonce de ce nouveau report, plusieurs de ses pairs ont crié au scandale. «Que va-t-on dire au peuple irakien qui s'est rendu aux urnes malgré les menaces ?» s'est exclamé Hussein al-Sadr, membre de la coalition conduite par le Premier ministre sortant, Iyad Allaoui. «Le peuple doit savoir qui est la cause de tous ces retards !» a surenchéri l'une des 85 élues féminines.
Face à cette fronde, le doyen a aussitôt ordonné l'expulsion des journalistes, au grand dam d'une partie des députés. La télévision nationale, Iraqia, qui retransmettait l'événement en direct, a interrompu brutalement ses programmes et diffusé à la place un programme musical. Iyad Allaoui a quitté la salle. «Nous traversons une crise», a admis un leader kurde, Barham Saleh.
Equilibre. Ce serait le choix du préside