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Libération

Le «Bulldozer Sharon» lève les obstacles sur le retrait de Gaza

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Avec le vote de son budget 2005, l'évacuation des colonies est inéluctable.
publié le 31 mars 2005 à 1h16

Jérusalem de notre correspondant

Ariel Sharon a les mains libres. Désormais, plus rien, ou presque, ne s'oppose à sa volonté d'évacuer les colonies de Gaza et quatre autres dans le nord de la Cisjordanie. La dernière manoeuvre de retardement de ses adversaires, le refus du budget 2005 de 264,5 milliards de shekels (47 milliards d'euros), s'est traduite par sa victoire absolue : 58 députés ont entériné la loi de finance, dans la nuit de mardi (36 contre, une abstention et 25 absents). Le Premier ministre avait jusqu'à hier soir minuit pour la faire voter, faute de quoi son cabinet tombait. De nouvelles élections auraient repoussé sine die son plan d'évacuation, prévu pour le 20 juillet prochain.

Les opposants à ce plan, dont une douzaine de députés de son parti, le Likoud, ont fait flèche de tout bois pour arrêter la marche du «bulldozer Sharon». Ainsi, le Parlement a-t-il repoussé, lundi soir, par 72 voix contre 39, une proposition de loi de référendum sur l'évacuation de Gaza destinée à retarder cette mesure, désormais inéluctable.

Ariel Sharon n'aura pas lésiné sur les moyens. Dimanche, à la veille du vote, il a invité dans sa ferme des Sycomores Yossef Lapid, chef du parti Shinouï (centre laïque), partisan du retrait de Gaza mais jusque-là farouche opposant à ce budget très libéral. Un coup de pouce de quelque 700 millions de shekels (126 millions d'euros) pour des «objectifs culturels, artistiques, écologiques et éducatifs» chers à ce «bouffe rabbin» invétéré l'a convaincu