Menu
Libération

Israël : fin d'un monopole religieux

Article réservé aux abonnés
La validité de la conversion au judaïsme n'est plus l'apanage des seuls orthodoxes.
publié le 1er avril 2005 à 1h21

Jérusalem de notre correspondant

La mesure est historique, pour ses partisans comme pour ses opposants : désormais, la validité de la conversion au judaïsme n'est plus l'apanage, en Israël, des seuls orthodoxes. Hier, la Haute Cour de justice a reconnu la validité de l'adhésion au judaïsme de candidats qui vivent en Israël, y ont préparé leur conversion, puis l'ont confirmée devant des rabbins «réformés» ou «conservateurs» à l'étranger. Or, jusque-là, les seules conversions reconnues passaient par les tribunaux rabbiniques orthodoxes, qui refusent celles des autres tendances du judaïsme.

Cette décision, après un appel interjeté par dix-sept touristes et travailleurs étrangers qui l'attendent depuis six ans, est d'apparence technique. Elle annonce, en fait, une modification profonde de l'application de la «loi du retour». En effet, cette loi, édictée à la naissance d'Israël en 1948, autorise tout juif à revendiquer la citoyenneté israélienne dès son arrivée dans le pays et à bénéficier d'avantages liés à son immigration. Cette loi a engendré, depuis, un débat sur «qui est juif ?» qui est loin d'être clos. Au départ, le monopole orthodoxe tenait à la fois à des calculs parlementaires et au souci de continuité historique, aux lendemains du génocide juif. Avec le temps, cette exclusivité gênait surtout le judaïsme américain, où les synagogues «réformées» et «conservatrices» sont les plus nombreuses et les plus engagées dans le soutien à l'Etat hébreu. Par ailleurs, avec l'arrivée