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Libération

Soubresauts démocratiques en Egypte

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L'opposition, dont les islamistes, manifeste contre un cinquième mandat de Moubarak.
publié le 1er avril 2005 à 1h21

Le Caire de notre correspondante

Cela devient une habitude : pour la deuxième fois en trois jours, le centre du Caire s'est paralysé, vidé de toute circulation, bâtiments officiels en état de siège, rues barrées par des milliers de policiers antiémeutes armés de matraques. Après les Frères musulmans, dimanche, c'était mercredi au tour du Mouvement populaire pour le changement de tenter de manifester, devant le Parlement, pour réclamer davantage de libertés. En vain : arrestations à l'appui, la sécurité de l'Etat a une nouvelle fois brisé toute velléité de contestation. Au nom de la loi d'urgence, en vigueur depuis 1981, l'Egypte interdit en effet les manifestations de rue. Un état d'exception dont l'abrogation fait partie des revendications communes à toute l'opposition égyptienne.

Tabou brisé. Cette opposition très disparate et désunie n'a, longtemps, que peu attiré l'attention. Incapable de se mobiliser autour d'un thème fort, elle a pourtant, cette année, brisé un tabou en osant critiquer pour la première fois ouvertement le président (raïs) Hosni Moubarak, au pouvoir depuis vingt-quatre ans. Surfant sur le projet de démocratisation du Proche-Orient de George Bush, tout en se défendant d'être manipulée par les Etats-Unis, elle s'est attaquée au raïs, qui devrait briguer en septembre un cinquième mandat et qui est aussi soupçonné de préparer son fils Gamal à lui succéder. «Non à une prolongation, non à l'hérédité du pouvoir !»

A chaque rassemblement du Mouvement populaire pou