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Libération

Le drame du Darfour face à la Cour pénale internationale

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publié le 2 avril 2005 à 1h23

New York de notre correspondant

«C'est un tournant décisif», dit un diplomate, «une date mémorable pour la Cour pénale internationale (CPI), pour le Soudan et pour l'ONU». Après des mois de négociations et d'ultimes tractations, une résolution «historique» a été votée jeudi soir qui défère les auteurs présumés de crimes de guerre au Darfour, province de l'ouest du Soudan, devant la CPI. Malgré son hostilité à cette institution internationale, Washington a laissé faire. Choisissant de ne pas utiliser son droit de veto, sa délégation s'est contentée de s'abstenir, après avoir obtenu des garanties que les ressortissants américains ne seraient pas poursuivis. L'Algérie, le Brésil et la Chine ont eux aussi opté pour l'abstention, tandis que les onze autres membres du Conseil de sécurité entérinaient le texte.

Guerre civile. C'est la première fois que l'ONU transmet un dossier à la CPI, à travers une résolution. La 1593 permettra à la Cour pénale de poursuivre «les responsables de meurtres, viols ou pillages» dans cette région soudanaise, où la guerre civile aurait fait entre 180 000 et 300 000 morts depuis deux ans selon les sources. A sa manière, le texte adopté jeudi entérine donc l'existence du Tribunal international créé par le traité de Rome.

Pour Washington, il s'agit d'un changement de cap radical. Dès son arrivée à la Maison Blanche, George W. Bush avait témoigné son opposition à la CPI, précisant qu'il «ne laisserait jamais un soldat américain se faire juger par une instanc