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Libération

Une allure familière sur les murs

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publié le 5 avril 2005 à 1h29

Sur les murs de Paris, une silhouette familière a fait son apparition depuis une dizaine de jours. Ces pochoirs de Florence Aubenas, sourire aux lèvres sur fond sépia, signés Blek le rat, un des pères de l'art urbain en France, rappellent à l'attention des passants qu'une journaliste a été enlevée en Irak, il y a quatre-vingt-dix jours. «J'ai représenté Florence en pied dans les parages du journal Libération, car c'est une façon virtuelle de la faire revenir dans des lieux qui lui sont familiers», explique le pochoiriste, qui officie dans la rue depuis 1981. Combien d'affiches Blek a-t-il collées sur les murs de Paris ? Une quinzaine assurément, à Montparnasse (l'Express a aussitôt nettoyé ses murs...), à République (Libération), aux Halles, dans le quartier de la Bourse (le Nouvel Observateur, l'AFP), ou près des lieux de pouvoir telle la mairie de Paris. «Ce n'est pas beaucoup, dit Blek, mais une affiche, c'est environ dix mille personnes qui la voient. Si j'ai pu faire quelque chose de positif pour sa libération, c'est tout ce que je demande.»

Fondateur du pochoirisme en France, Blek le rat, qui tira son pseudo de la BD Blek le rock, «le trappeur qui luttait contre les tuniques rouges, mais le rat s'est transformé en son anagramme "art"», s'est fait connaître en exhumant cette technique ­ ancêtre de la sérigraphie ­ utilisée par les groupes d'extrême droite en Italie avant guerre. Ses liens avec Libération sont anciens, puisqu'en 1983 le jeune diplômé en gravure et archite