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Libération

Une élection ne fait pas le printemps du monde arabe

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publié le 5 avril 2005 à 1h29

Le monde arabe est malade de la démocratie. Ce n'est pas un scoop mais cette fois, c'est officiel : ce sont les Nations unies qui le disent et pas seulement George W. Bush ou les néoconservateurs américains, qui peuvent se targuer des élections en Irak. Le troisième rapport sur le développement humain dans le monde arabe vient de sortir (1) et il dresse un constat accablant de l'état des libertés politiques, de la démocratie et de la gouvernance dans le monde arabe.

«Sans-droits». Si leurs recommandations restent très générales, les auteurs ont le mérite de dresser un constat aussi exhaustif qu'accablant. Tout y passe : de «l'Etat trou noir», véritable machine à dissoudre la société, à la corruption endémique en passant par l'état d'urgence érigé en mode de gouvernement, l'absence d'indépendance de la justice, la liberté surveillée de la presse, etc. Résultat : les régimes arabes manquent de légitimité et ne se maintiennent que par la répression, le sectarisme religieux, le clientélisme clanique. Quant aux sociétés, elles vivent littéralement «sous occupation» de leurs élites dirigeantes et prévaricatrices. A tel point que, dans le monde arabe, le besoin de justice prime bien souvent sur la soif de liberté. Inutile de parler des plus fragiles et des marginaux : minorités religieuses ou raciales, travailleurs immigrés, femmes... sont des «sans-droits».

Rédigé avant le «printemps arabe» ­ une formule fourre-tout dans laquelle la presse américaine range l'«intifada de l'indépenda