Washington de notre correspondant
Pour de nombreux adolescents américains, le sexe oral n'est pas du sexe. Les filles y voient juste une manière de garder sa virginité tout en «calmant les garçons». Pour ces derniers, cela permet de «s'amuser sans s'engager». Dans le jargon lycéen, il s'agit d'«amitié avec les bénéfices», rien de plus.
«Abstinence». Pilier de la culture américaine depuis les années 60, le sexe oral se banalise dans les lycées. Selon une étude publiée lundi dans le journal Pediatrics, réalisée dans les classes de troisième de deux lycées californiens (1), 20 % des ados sondés déclarent avoir eu des expériences sexuelles orales (contre 13 % qui affirment avoir eu des relations avec pénétration). A l'instar d'un récent président des Etats-Unis (2), ils ne considèrent pas forcément la fellation ou le cunnilingus comme une «relation sexuelle». Une partie d'entre eux considèrent même que cela relève de «l'abstinence», pour la promotion de laquelle le gouvernement fédéral consacre 170 millions de dollars par an...
«Etant donné que les adolescents ne considèrent pas le sexe oral comme du sexe, mais comme un moyen de préserver leur virginité tout en accédant à une intimité et au plaisir sexuel, ils ont tendance à percevoir les messages sur l'hygiène sexuelle comme s'adressant au seul sexe vaginal», s'inquiète l'auteure de l'article, Bonnie Halpern-Felsher, pédiatre à l'université de Californie, à San Francisco. Les jeunes, constate-t-elle, pensent que le sexe oral est «