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Libération

Jalal Talabani, futur chef de l'Etat irakien

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Le leader kurde devrait être désigné aujourd'hui.
publié le 6 avril 2005 à 1h33

Ce vieux routier de la politique irakienne a certainement goûté l'ironie. Leader d'un des deux principaux partis kurdes, Jalal Talabani s'apprête à devenir le chef d'un Etat qui, depuis sa création, a constamment réprimé son peuple. Après plus de deux mois de marchandages, les vainqueurs des législatives sont enfin parvenus à s'entendre sur un partage du pouvoir. Au terme d'un accord intervenu hier soir, le dirigeant de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) devrait être propulsé, aujourd'hui, par un vote au Parlement, à la tête de l'Irak.

Conformément au fragile équilibre entre les trois grandes communautés, les deux postes de vice-présidents ont été alloués à un sunnite, Ghazi al-Yaouar, le chef de l'Etat sortant, et à un chiite, Adel Abdel Mahdi, qui était ministre des Finances dans le gouvernement intérimaire.

Ce «conseil présidentiel» doit être élu aujourd'hui à la majorité des deux tiers par l'Assemblée nationale irakienne issue des urnes. Une fois installé, ce trio devra nommer dans la foulée et à l'unanimité le Premier ministre, en remplacement d'Iyad Allaoui. Sauf surprise, ce poste devrait revenir au chef du parti chiite Dawa, Ibrahim al-Jaafari. La coalition chiite, parrainée par le grand ayatollah Ali Sistani, détient la majorité absolue au sein du Parlement avec 146 sièges sur 271.

A 72 ans, Talabani sera le premier président non arabe d'un pays arabe, le premier aussi en Irak à être issu d'élections démocratiques. Cet ancien peshmerga a rompu en 1975 avec le Parti