Les discussions ont été longues, délicates, mais le nouveau pouvoir irakien a fini par se mettre en place. Hier, c'est le Kurde Jalal Talabani qui a été élu président de l'Irak par l'Assemblée nationale transitoire, avec les voix de 228 des 275 députés. Le chef de l'Etat sortant, le sunnite Ghazi al-Yaouar, et le chiite Adel Abdel Mahdi ont été élus vice-présidents. Il n'y avait pas d'autres candidats pour ces trois postes, dont l'attribution avait été négociée à l'avance entre les représentants des listes chiite et kurde et des politiciens sunnites. Le Président et ses deux adjoints forment désormais le Conseil présidentiel. Un organe qui choisira officiellement aujourd'hui comme Premier ministre le chiite Ibrahim al-Jaafari, chef du parti fondamentaliste chiite Dawa. Il reviendra à ce dernier de former le gouvernement, dont la composition est déjà presque arrêtée.
C'est la première fois qu'un Kurde est nommé chef de l'Etat depuis la création de l'Irak moderne. C'est aussi la première fois qu'un président, Ghazi al-Yaouar, accepte de quitter son poste pour celui de vice-président sans en être chassé par la force ou être exécuté, comme le furent tous ses prédécesseurs depuis l'instauration de la république, en 1958.
Attentats antiaméricains. Le nouveau pouvoir n'est sans doute pas celui dont rêvaient les Etats-Unis. Certes, Talabani peut être considéré comme un allié de Washington, mais il a aussi de solides relations avec l'Iran, où il s'est à plusieurs reprises réfugié. Adel